11 janvier 1839

Début du procès de Chevalier de Lorimier

11 janvier 1839  Début du procès de Chevalier de Lorimier



« Portrait de François-Marie-Thomas-Chevalier de Lorimier »

Photo anonyme d’un dessin de 1838 de Jean-Joseph Girouard (s.d.)

Source : Wikimedia Commons

     Le 11 janvier 1839, Chevalier de Lorimier et une dizaine d’autres Patriotes comparaissent devant le conseil de guerre présidé par le major général John Clitherow. Le notaire Chevalier de Lorimier réclame un procès civil, mais ce droit lui est refusé. Lorimier se défend lui-même et procède aux contre-interrogatoires des témoins. Il réussit même à mettre en lumière des contradictions dans la preuve.

     Le procès se déroule dans un climat de violence. Lorimier se défend avec acharnement devant une salle remplie de bureaucrates qui réclament la mort des accusés. Mais c’est peine perdue. Un des accusés, Jean-Baptiste Brien, a signé en secret une déclaration incriminant Lorimier en échange de l’indulgence des autorités. Brien soutient que Chevalier de Lorimier incitait les Patriotes à lutter contre le gouvernement colonial.

     Le 21 janvier, à l’issue du procès, tous les accusés sont trouvés coupables de haute trahison. Les deux avocats de Lorimier, Aaron Philip Hart et Lewis Thomas Drummond, tentent plusieurs démarches pour sauver la vie du condamné. Le 9 février, ils tentent une manoeuvre juridique ultime en demandant une ordonnance de sursis contre le conseil de guerre. La requête est rejetée par la Cour du banc du roi. Chevalier de Lorimier est pendu le 15 février 1839. La veille, il avait rédigé son testament politique. En voici un extrait : « Quant à vous mes compatriotes! Puisse mon exécution et celle de mes compagnons d’échafaud vous être utiles. Puissent-elles vous démontrer ce que vous devez attendre du gouvernement Anglais. Je n’ai plus que quelques heures à vivre, mais j’ai voulu partager ce tems précieux entre mes devoirs religieux et ceux [dûs] à mes compatriotes. Pour eux, je meurs sur le gibet de la mort infâme du meurtrier, pour eux je me sépare de mes jeunes enfants, de mon épouse, sans autre appui que mon industrie et pour eux je meurs en m’écriant – Vive la Liberté, Vive l’Indépendance ».

Par François Droüin; version révisée le 21 mai 2019.

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