9 février 1883

Adoption de la devise « Je me souviens »

9 février 1883  Adoption de la devise « Je me souviens »

Je me souviens

« Armoiries du Québec sur la façade de l’Hôtel du Parlement »

Détails d’une photo de Louise Leblanc (2002)

Source : Québec. Justice

     Le 9 février 1883, le gouvernement du Québec signe le contrat de construction de la façade de l’Hôtel du Parlement. L’architecte retenu est Eugène-Étienne Taché, un autodidacte et fils de l’ancien premier ministre du Canada Étienne-Paschal Taché. Les plans de la porte centrale prévoient d’y sculpter les armoiries du Québec auxquelles Taché ajoute la devise Je me souviens.

     L’architecte Taché n’a pas laissé de texte pour expliquer son choix. En avait-il senti le besoin? Dès avril 1883, il adresse un mémoire au sous-ministre des Travaux publics du Québec dans lequel il trace un aperçu des souvenirs qu’il veut évoquer dans son programme de décoration de la façade de l’Hôtel du Parlement. Pour l’historien Gaston Deschênes, le contexte est clair : « Ce passage ne laisse pas de doutes sur le sens du Je me souviens. Taché voulait faire un Panthéon à la mémoire des héros de l’histoire du Québec et sa devise invite les Québécois à se souvenir ».

     C’est en 1978 que cette devise est également apposée sur les plaques d’immatriculation des véhicules québécois, remplaçant l’ancien slogan publicitaire La Belle Province. Par la suite, la devise a été un sujet de controverse : un mythe s’est répandu voulant que l’expression Je me souviens provienne en fait d’un poème faisant l’éloge de la colonisation britannique. Ce poème se lirait ainsi : « Je me souviens que né sous le lys, je croîs sous la rose ». Ici encore, Gaston Deschênes a démontré que cette croyance est inexacte et que la devise Je me souviens évoque plutôt un devoir de mémoire et constitue une invitation à se souvenir de ce que la décoration de la façade de l’Hôtel du Parlement représente.

Par François Droüin; version révisée le 4 février 2020.

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