5 août 1689

Massacre de Lachine

5 août 1689  Massacre de Lachine




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Désiré Girouard. Le vieux Lachine et le massacre du 5 août 1689

Montréal : Cie d’imprimerie et de lithographie Gebhardt-Berthiaume, 1889

     La guerre de la Ligue d’Augsbourg en Europe se déroule entre 1688 et 1697. Elle oppose, entre autres, la France et l’Angleterre. Le conflit se transporte également en Amérique du Nord. En 1689, des dirigeants de colonies anglaises poussent leurs alliés iroquois à attaquer la Nouvelle-France. L’incitation est facile car les nations iroquoises s’opposent à l’expansion française dans les Grands Lacs et sont aussi en conflit avec plusieurs nations amérindiennes alliées des Français. Pour comble, en juin 1688, plusieurs Iroquois avaient été dupés par les autorités françaises qui, sous prétexte de les inviter à un festin au fort Frontenac, en capturèrent une centaine pour les mettre aux fers, les emprisonner et en expédier une quarantaine aux galères à Marseille.

     Dans la nuit du 4 au 5 août 1689, les Iroquois se vengèrent de cet affront. Plus de 1 500 d’entre eux traversent le lac Saint-Louis en canot à la faveur d’une nuit noire et pluvieuse. Ils se placent aux abords de chaque maison du poste de Lachine sans que les habitants se doutent de leur présence. Au signal donné, ils surgissent en poussant des cris de guerre. Vingt-quatre colons sont égorgés, 60 sont fait prisonniers et 56 des 77 habitations sont détruites. Plusieurs habitants sont torturés ; l’historien Pierre-François-Xavier de Charlevoix écrit en 1722 : «Ils ouvrirent le sein des femmes enceintes, pour en arracher le fruit qu’elles portaient, ils mirent des enfants tout vivants à la broche, et contraignirent les mères à les tourner pour les faire rôtir».

     L’année 1689 devient l’année du « massacre ». C’est aussi l’année où les incursions iroquoises en Nouvelle-France reprennent fréquemment. La région de Montréal est lourdement touchée par les attaques et une véritable psychose s’installe dans la colonie. L’historienne Louise Dechêne soutient que, durant cette période, 10 % des hommes décèdent des attaques iroquoises. Il faudra attendre la Grande Paix de Montréal en 1701 pour mettre fin à cette terreur.

Par François Droüin; version révisée le 27 septembre 2018.

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