
« Couverture de L’affaire Jean-Louis Roux d’Yves Lavertu »
Photo anonyme (2012)
Source : Info-Culture.biz
Le gouvernement du Québec adopte un décret réduisant le budget des dépenses associées au lieutenant-gouverneur le 20 novembre 1996. La luxueuse résidence à Québec du représentant de la couronne est également mise en vente. De plus, afin de donner de la légitimité à cette fonction, le gouvernement québécois, alors dirigé par Lucien Bouchard et le Parti Québécois, demande que la personne nommée par le gouvernement fédéral soit celle que les députés de l’Assemblée nationale du Québec auront élue.
Une motion est présentée à l’Assemblée pour préciser que la fonction de lieutenant-gouverneur est « essentiellement symbolique et héritée du passé colonial du Québec et du Canada ». De plus, l’Assemblée exprime le souhait que la dite fonction soit abolie. La motion est adoptée sur division; l’opposition votant contre. Ottawa fera la sourde oreille à cette requête.
Toute cette histoire origine de l’éphémère mandat de l’acteur Jean-Louis Roux comme lieutenant-gouverneur du Québec. Roux est nommé en août 1996 par le premier ministre du Canada Jean Chrétien, malgré les protestations de son homologue du Québec qui souhaite être consulté sur cette nomination. Jean-Louis Roux a milité publiquement dans le camp fédéraliste lors du référendum de 1995 et les souverainistes s’interrogent sur la pertinence d’une présence partisane au poste de lieutenant-gouverneur du Québec. L’affaire Jean-Louis Roux éclate lorsque les médias apprennent que Roux arborait la croix gammée durant ses études universitaires et qu’il a participé au saccage de magasins juifs durant une manifestation anti-conscription. Même s’il a répudié ces frasques de jeunesse, la chute de Roux est immédiate. Au détour, la fonction de lieutenant-gouverneur est examinée. Le Québec décide de cesser d’être la troisième province canadienne la plus généreuse envers le titulaire de cette fonction et de réduire substantiellement le budget dévolu au lieutenant-gouverneur.
Par François Droüin: version révisée le 20 novembre 2021.
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