30 décembre 1650

Incendie du couvent des Ursulines à Québec

30 décembre 1650  Incendie du couvent des Ursulines à Québec



« Chapelle et musée des Ursulines de Québec »

Photo : jeangagnon (2012)

Source : Wikimedia Commons

     Huit ans après sa construction, le couvent des Ursulines à Québec est la proie des flammes. Le 30 décembre 1650, le sinistre est causé par du charbon allumé oublié dans un pétrin en bois. Les Ursulines étaient arrivées en Nouvelle-France en 1639. Elles habitent d’abord trois ans dans une maison de la Basse-Ville avant de construire leur premier couvent. Après l’incendie de 1650, l’édifice est reconstruit en 1652.

     Lorsque le feu se déclare, ce 30 décembre à trois heures du matin, l’hiver est déjà amorcé. Lorsqu’il devient évident que les flammes refusent de s’éteindre, les quinze occupantes sont en plein désarroi. Elles se réfugient pour le reste de la nuit au Collège des Jésuites, puis au monastère des Augustines, responsable de l’Hôtel-Dieu. Elles vont y séjourner trois semaines, le temps de se trouver un logis provisoire. Au moment du départ des Ursulines, le 8 février 1651, les deux communautés se font la promesse de s’entraider face aux aléas du destin : les deux supérieures signent un « Acte d’une Promesse entre les Ursulines et les Hospitalières de Québec ».

     Les Ursulines et leurs pensionnaires, Blanches comme Amérindiennes, se sauvent du feu en vêtement de nuit et presque rien n’échappe à la destruction. La population de Québec témoigne de sa sympathie aux religieuses après le sinistre. Plusieurs veulent aider les sœurs dans leur affliction. Les Hurons, qui avaient survécus aux attaques récentes des Agniers, se portent aussi au secours des Ursulines. Malgré leur grand dénuement et la situation précaire de leur campement à Québec, les Hurons donnent deux colliers aux religieuses. Leur chef Tairaronk prononce alors un discours émouvant que l’on retrouve dans la Relation des Jésuites de 1651 : « /…/Hélas! ce funeste accident qui vous est arrivé va renouveler tous nos maux, et faire couler encore nos larmes qui commençaient à se tarir! Avoir vu brûler cette belle maison de Jésus, avoir vu réduire en cendres cette maison de charité, y avoir vu régner le feu sans respecter vos personnes, saintes filles qui l’habitiez! C’est ce qui fait ressouvenir de l’incendie universel de toutes nos maisons, de toutes nos bourgades et toutes nos patries! Faut-il donc que le feu nous suive ainsi partout? Pleurons, mes chères compatriotes, pleurons nos misères /…/ ».

Par François Droüin; version révisée le 9 avril 2019.

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