Présentation de Jésus au Temple
Photo anonyme d’une tempera sur toile d’Andrea Mantegna datant de 1465 – 1466 (s.d.)
Source : The Yorck Project
Durant l’Antiquité, le déroulement des saisons diffère d’aujourd’hui. Chez les Celtes, le début du printemps correspond avec la fête de la grande déesse Brigit ou Lá Fhéile Bride en gaélique. Ce moment est associé avec la purification ou Imbolc. Les Romains reprennent cette tradition et instituent la fête des Lupercales à la mi-février. La Chandeleur, fête chrétienne, s’inspire de ces traditions païenne et latine : la festa candelarum ou fête des chandelles consistait à allumer des cierges en rite de purification.
Saint Gélase I
Illustration anonyme tirée d’une icône dans la basilique Saint-Paul-hors-les-murs (s.d.)
Source : Wikimedia Commons
Ce moment de transition entre l’hiver et le printemps cesse d’être une fête païenne sous le pontificat de Gélase Iᵉᴿ. La fête en l’honneur de Lupercus est remplacée par une fête chrétienne le 2 février 495. Le pontife romain institue alors la Chandeleur ou fête des chandelles pour proclamer que le Christ est la lumière du monde.
Fête de la lumière, la Chandeleur a aussi des racines dans la tradition judéo-chrétienne. Cette histoire est contée au chapitre 2 de l’évangile de Luc. Ce jour-là, Marie et Joseph se conforme à la loi de Moïse et consacre leur premier-né à Dieu. Selon le Lévitique, une femme juive doit attendre 40 jours après un accouchement avant de se présenter dans un lieu sacré pour être purifiée. Siméon reconnaît alors Jésus comme la « Lumière qui doit dissiper les ténèbres des nations ». À partir de 1372, en Avignon d’abord, puis ailleurs dans la chrétienté, la Chandeleur est également associée à ce geste rituel de Marie. La Chandeleur commémore ainsi la purification de la Vierge et la présentation de Jésus au Temple.
« Fred la marmotte de Val-d’Espoir en Gaspésie »
Photo : Marie-Claude Costisella (2014)
Source : Agence QMI
Plusieurs coutumes sont liées à la Chandeleur. Dans certains récits folkloriques européens, un ours sort de sa tanière à ce moment pour vérifier la durée de l’hiver. Par temps clair, l’ours retourne dans son refuge pour quarante jours et l’hiver continue de sévir; par temps sombre, l’ours sort et l’hiver recule. Aux États-Unis depuis 1841 et au Québec depuis 2010, cette tradition a été modifiée pour devenir le Jour de la marmotte.
Par Francois Droüin; version révisée le 2 février 2023.
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