
Plaque : Guy Chabot, Baron de Jarnac
Reproduction anonyme d’un détail d’un émail sur cuivre du XVIᵉ siècle attribué à Léonard Limousin (s.d.)
Source : Frick Collection
Une affaire d’honneur conjugal oppose Guy Chabot, baron de Jarnac, au roi François 1ᵉʳ. Jarnac demande réparation de son honneur en duel, ce que le roi refuse toute sa vie. Son fils et successeur, Henri II acquiesce à cette demande après son couronnement. Il désigne François Vivonne, seigneur de La Châteigneraie et un des meilleurs escrimeurs du royaume, pour le représenter.
Le duel a lieu le 10 juillet 1547 sur l’esplanade du Château de Saint-Germain-en-Laye. Toute la cour est présente. Jarnac a pris soin au préalable de prendre des cours d’un spadassin italien, le capitaine Caize, qui lui enseigne un coup de revers peu connu à l’époque. Au début, le violent combat tourne à l’avantage de de La Châteigneraie. Mais, à la surprise générale, Jarnac réussit à asséner sa botte au genou de son adversaire pour lui trancher le jarret. Vainqueur, Jarnac voit son honneur lavé au grand déplaisir du roi qui interdit les futurs duels. Le sieur de La Châteigneraie se laisse alors mourir d’hémorragie dans les heures qui suivent.
L’expression « coup de Jarnac » est d’abord utilisée pour désigner un coup violent, habile et imprévu. Après la publication du Dictionnaire de Trévoux au XVIIIᵉ siècle, on utilise ensuite l’expression pour décrire un coup déloyal. Cet usage est décrié par Émile Littré dans son Dictionnaire de la langue française qui rétablit les faits quant aux règles de l’honneur.
Par François Droüin; version révisée le 10 juillet 2018.
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