7 août 1640

Jean de Lauson accepte de céder sa seigneurie de Montréal à la future Société de Notre-Dame

7 août 1640  Jean de Lauson accepte de céder sa seigneurie de Montréal à la future Société de Notre-Dame



« Sceau officiel de la Société Nostre-Dame, fabriqué en 1650 »

Reproduction anonyme (s.d.)

Source : www.er.uqam.ca/nobel/r14310/NDdBS/FouencampsArmes.html

     Le 7 août 1640, les futurs fondateurs de la Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des Sauvages signent un contrat important avec Jean de Lauson afin d’acquérir l’île de Montréal. Cette signature est le prélude à la fondation de Ville-Marie. Dans le contexte mystique de la Réforme catholique, Jérome Le Royer de la Dauversièrte et Pierre Chevrier de Fancamp recherchent un endroit pour concrétiser leur plan de fonder une colonie missionnaire en Nouvelle-France.

     Jean de Lauson avait réussi, en utilisant des prête-noms, à devenir propriétaire de l’île de Montréal lorsqu’il agissait comme intendant de la Compagnie des Cent-Associés. En 1640, il est intendant du Dauphiné avec résidence à Vienne, dans l’actuel département français de l’Isère. C’est là que Chevrier de Fancamp et Le Royer de la Dauversière le rencontre une première fois pour obtenir la cession de la seigneurie de Montréal. Ces premières discussions avortent. En août de la même année, Le Royer retourne négocier avec Jean de Lauson accompagné du père Charles Lalemant, un jésuite qui agit comme procureur à Paris de la mission du Canada. Il a aussi en main une procuration de Chevrier de Fancamp pour parler en son nom. Les discussions aboutissent finalement, en date du 7 août 1640, à une Donation et Transport de la Concession de l’Isle de Montréal par M. Jean de Lauson aux Sieurs Chevrier de Fouancant et le Royer de la Doversière.

     Selon certains auteurs, la transaction aurait été faite pour la somme exorbitante de 150 000 £. Il n’en est rien. L’historien Lucien Campeau a démontré en 1990 qu’il s’agit d’un don. « Contrairement à ce qu’on a souvent dit, ce fut un don pur et simple, non une vente. Il suffisait de savoir lire pour l’apprendre : ‘lequel de son bon gré, pure, franche et libre volonté a cédé, donné et transporté purement et simplement, sans aucune chose en excepter, se retenir et se réserver, pour et que cy-après, à Pierre Chevrier, écuyer, sieur de Fouancan, et à Jérôme Le Royer, sieur de la Dauversière, demeurant en la ville de La Flèche en Anjou, … À savoir l’île de Montréal, située en la Nouvelle-France, dans la rivière Saint-Laurent, au-dessus du lac Saint-Pierre, tout ainsi qu’elle a été donnée et octroyée par Messieurs de la compagnie de la Nouvelle-France’. L’imputation d’une vente ne peut être que malveillance ou ignorance, car une concession qui n’a rien coûté, dans la colonie française, n’avait aucune valeur marchande autre que celle des travaux qu’on y avait faits. Et Jean de Lauson n’y avait rien fait ».

Par François Droüin; version révisée le 4 octobre 2018.

#######



Laisser un commentaire