30 juillet 1711

La flotte d’Hovenden Walker quitte Boston pour attaquer Québec

30 juillet 1711  La flotte d’Hovenden Walker quitte Boston pour attaquer Québec



« Intérieur de l’église Notre-Dame-des-Victoires »

Photo : Dennis Jarvis (2017)

Source : Wikimedia Commons

     La guerre de Succession d’Espagne a aussi des conséquences en Amérique du Nord. En 1708, un premier raid est menées par des troupes françaises mené par Jean-Baptiste Hertel de Rouville contre Haverhill, un petit village du Massachusetts. D’autres incursions offensives depuis la Nouvelle-France vont suivre. En 1710, Les Britanniques contre-attaquent et s’emparent de Port-Royal en Acadie. Suite à cette victoire, une vaste offensive contre Québec est planifiée. Les autorités des colonies de la Nouvelle-Angleterre, de concert avec celles de la métropole, prévoient envoyer une armée de terre s’emparer de Montréal et une flotte imposante pour prendre Québec.

     Le 30 juillet 1711, l’escadre quitte Boston. L’amiral Hovenden Walker commande la flotte. Elle compte onze vaisseaux de guerre, équipés de plus de 600 pièces d’artillerie. Ceux-ci sont accompagnés d’une soixante de navires qui transportent 4 500 marins et 7 500 soldats. Les bateaux atteignent le golfe du Saint-Laurent le 13 août et l’île Anticosti le 20. Deux jours plus tard, de forts vents les font dériver vers la côte nord. Au contraire, Walker croit s’approcher de la rive sud. Il ordonne de mettre le cap vers le nord; manoeuvre désastreuse, la flotte se dirige vers les récifs de l’île aux Oeufs. Huit navires se fracassent sur les rivages et près de 1 400 personnes dont 740 soldats trouvent la mort. Découragé, Walker décide de rebrousser chemin tandis que le colonel Francis Nicholson apprend la nouvelle et abandonne le projet de marcher vers Montréal.

     La nouvelle du fiasco de l’expédition anglaise arrive à Québec le 19 octobre. La population attribue à la providence divine le désastre maritime de la flotte de Walker. En signe d’action de grâce, l’église de la Basse-Ville qui porte le nom de Notre-Dame-de-la-Victoire depuis l’échec du siège de la ville en 1690, est renommée Notre-Dame-des-Victoires. Hovenden Walker va payer le prix de cette défaite. En 1715, l’amiral est rayé des cadres de la marine et enjoint de fournir un rapport détaillé de son expédition. Il se réfugie en Caroline du Sud pour rédiger ce journal qui est remis à Londres en 1720. Rongé par le remord, Walker tente de se justifier bien qu’il ne soit pas le seul responsable d’un des principaux désastres maritimes de la marine anglaise au XVIIIᵉ siècle.

Par François Droüin; version révisée le 23 septembre 2018.

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