23 février 1982

Démission de Claude Charron

23 février 1982  Démission de Claude Charron



« Claude Charron, ministre du Parti Québécois »

Photo : Adrien Hubert (vers 1976)

Source : Bibliothèque et Archives nationales Québec

     Le 23 février 1982, Claude Charron démissionne. Le député de Saint-Jacques est alors le leader parlementaire du Parti québécois et ministre d’État délégué aux Affaires parlementaires. Il conserve quelques temps son poste de député, puis quitte la politique. Il poursuit ensuite une carrière journalistique et devient une vedette de la télévision en animant l’émission d’affaires publiques Le Match de la vie de 1988 à 1998.

     Cette démission survient après que Claude Charron eut été mêlée à deux scandales consécutifs. En novembre 1981, des rumeurs circulent qu’il est impliqué dans la production de films de pornographie juvénile tournés dans l’enceinte du parlement à Québec. Charron utilise alors une question de privilège à l’Assemblée nationale du Québec pour démentir ces rumeurs mais doit dévoiler publiquement son homosexualité. Après enquête, en décembre 1981, il est blanchi de tout lien avec cette affaire. Cependant, il présente sa démission au premier ministre René Lévesque qui la refuse. Frustré de la politique, le 30 janvier 1982, Charron se fait surprendre à tenter de voler un veston de cuir au magasin Eaton de Montréal. Pris sur le fait, des accusations criminelles sont déposées contre lui et il décide démissionner à nouveau.

     Interviewé quelques années plus tard, Charron relate sa démission : « Lorsque je suis rentré dans le bureau de René Lévesque pour lui donner ma démission, en pleurant – le poids de la bêtise m’écrasait -, je croyais que j’allais vivre une période marquée au fer rouge pendant laquelle les gens se moqueraient de moi, me ridiculiseraient, riraient de moi. Quelques imbéciles en ont profité pour le faire puisque j’étais à terre ». Contre le conseil de son avocat qui veut plaider le stress et le désarroi pour l’innocenter du geste, il plaide coupable en cour municipale : « … je voulais plaider coupable car je l’avais bien volé, ce coat… Mais de cela je m’en foutais, je savais que je ne voulais plus revenir en politique ».

Par François Droüin; version révisée le 23 février 2024.

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