La grève étudiante de 2012 au Québec dure du 13 février au 7 septembre. Il s’agit d’une grève générale illimitée qui touche les établissements d’enseignement supérieur québécois. Elle est une réponse à la volonté du gouvernement libéral de Jean Charest d’augmenter les frais de scolarité sur une période de cinq ans. Depuis 1976, le Québec adhère au concept de l’égalité dans l’accessibilité aux études supérieures. Ainsi, les frais de scolarité restent gelés jusqu’en 1990 alors que le gouvernement de Robert Bourassa va les tripler. De nouveau, ces frais de scolarité sont gelés de 1994 à 2007. Le gouvernement Charest les augmente en 2007 et projète de les augmenter à nouveau en 2011.

Le 22 mars 2012, plus de 100 000 personnes manifestent à Montréal pour dénoncer la hausse des frais de scolarité. C’est le début du Printemps érable, ainsi nommé par analogie au mouvement international du Printemps arabe en 2010. Les étudiants et leurs supporteurs portent des carrés rouges à leur vêtement. Symbole des revendications, le carré rouge tire son origine de l’expression «carrément dans le rouge». Par la suite, rapidement, le carré rouge devient aussi le symbole des opposants à l’augmentation des tarifs des services publics et à l’appauvrissement croissant de la population du Québec. Le symbole est même repris d’une façon internationale, en France notamment. Les manifestations, elles, vont se poursuivre régulièrement jusqu’à l’automne 2012.

Martine Desjardins était alors la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec et agissait comme une des leaders du mouvement étudiant. Malgré une guerre de chiffres sur le nombre réel de manifestants à Montréal ou encore sur le véritable impact fiscal du gel subséquent des frais de scolarité, Mme Desjardins est positive face au résultat de cette grève étudiante : « Ça a quand même été une période très intense de ma vie, pour un résultat qui a été largement satisfaisant. On a atteint nos objectifs ».

Par François Droüin; version révisée le 27 avril 2022.

#######