17 novembre 1761

Bigot à la Bastille

17 novembre 1761 Bigot à la Bastille

Bastille. Façade orientale Reproduction d'un dessin anonyme daté de ca1790-1791 et conservé à la Bibliothèque nationale de France (s.d.) Source : Wikimedia commons


Bastille. Façade orientale

Reproduction d’un dessin anonyme daté d’environ 1790-1791 et conservé à la Bibliothèque nationale de France (s.d.)

Source : Wikimedia Commons

     François Bigot est le dernier intendant de la Nouvelle-France. Il est en poste à Québec au moment de la Conquête. Après la capitulation de Montréal et de toute la colonie, il retourne en France en septembre 1760 à bord du Fanny, un navire britannique mis à sa disposition particulière selon les termes de l’article 15 de la capitulation qui se lit : « Il en sera de même destiné un pour le passage (en France) de M. Bigot, intendant, et de sa suite, dans lequel vaisseau il sera fait les aménagements convenables pour lui et les personnes qu’il emmènera; il y embarquera également ses papiers, qui ne seront point visités, ses équipages, vaisselles et bagages et ceux de sa suite; ce vaisseau sera pourvu de subsistance comme il est dit ci-devant ».

     Après son retour, le 17 novembre 1761, Bigot est emprisonné à la Bastille dans un des épisodes de « l’Affaire du Canada ». Ce procès criminel est intenté par l’État français contre plusieurs officiers civils et militaires ainsi que contre plusieurs marchands, tous accusé d’abus de confiance et de conflits d’intérêts. La procédure judiciaire se déroule à Paris. En tout 57 individus, dont deux étaient décédés furent accusés d’abus en raison de leurs agissements durant l’intendance de Bigot.

     Ces graves accusations aboutissent en 1763 par plusieurs condamnations qui visent, selon des recherches récentes, à permettre au trésor royal de racheter à rabais le papier-monnaie émis pour payer les dépenses dans la colonie. Un montant de 74 689 972 livres aurait ainsi été économisé. Quant à Bigot, il est condamné à l’exil. Il termine ses jours à Neuchâtel en Suisse, vivant dans une certaine opulence en raison de l’aide financière qu’il reçoit d’Abraham Gradis, un de ses anciens partenaires d’affaires.

Par François Droüin; version révisée le 17 novembre 2021.

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