13 août 1610

Savignon, premier Wendat à se rendre en France

13 août 1610  Savignon, premier Wendat à se rendre en France

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« Couverture d’un souvenir philatélique. Fondation de Québec 2008 – Savignon »

Photo anonyme d’une illustration de Francis Back (s.d.)

Source : http://www.phil-ouest.com/Timbre.php?Nom_timbre=France_Canada_BS30_2008

     Après la fondation de Québec en 1608, Samuel de Champlain noue des alliances avec plusieurs nations amérindiennes. Aidés de représentants des Anishinabegs, des Wendats et des Innus, Champlain et les troupes françaises attaquent les Mohawks à l’été 1609.  La bataille décisive a lieu dans l’actuel État de New York, près de Ticonderoga. Grâce à l’utilisation de son arquebuse, Champlain sème la déroute dans le camp iroquois et gagne en prestige auprès de ses nouveaux alliés. Il se rend alors dans des villages innus pour observer leur rite de victoire. Champlain passe ensuite l’hiver en France et revient livrer une nouvelle bataille aux Mohawks en 1610, toujours aidé de ses alliés des Premières Nations. Pour conforter ces alliances, Champlain confie alors le jeune Étienne Brûlé au chef anishinabe Iroquet, avec mission d’apprendre leur langue. De son côté, Champlain prend sous sa protection un jeune Wendat nommé Savignon. Informé de l’assassinat d’Henri IV, Champlain retourne en France le 13 août 1610 pour s’assurer d’un soutien continu en faveur de la Nouvelle-France. Il est accompagné de Savignon, envoyé par sa tribu afin d’observer les us et coutumes de France.

     L’échange entre Savignon et Étienne Brûlé se fait à l’embouchure de l’actuelle rivière Richelieu lors d’une rencontre après la bataille de 1610 contre les Mohawks. Champlain négocie cette entente avec Iroquet et avec Outchetaguin, un chef wendat, afin de créer des interprètes qui vont agir pour le compte de la France dans les territoires amérindiens. En traversant l’Atlantique, Savigon devient le premier Wendat à se rendre en France. Invité à la cour royale, il se déclare impressionné par les « orignaux sans panache » qui tirent le carrosse doré du roi.

     De retour en 1611, Savignon est envoyé en amont des rapides de Lachine pour hâter le retour des alliés autochtones de Champlain. Après une mésaventure en canot, aux abords d’un lieu connu aujourd’hui comme l’île aux Hérons près de Montréal, et où deux de ses compagnons perdent la vie, Savignon revient rencontrer Champlain avec son frère, Tregouaroti.  Ils sont accompagnés de plusieurs hommes dont les chefs Iroquet et Outchetaguin. Brûlé fait un rapport positif de son séjour hivernal en pays autochtone. Savignon raconte alors comment il a été bien traité en France.  À regret, Savignon fait ses adieux à Champlain avec qui il s’est lié d’amitié et il reprend le chemin vers son pays. Pour Champlain, il s’agit plutôt d’un grand soulagement puisqu’il n’a dès lors plus la responsabilité du bien-être du jeune homme. En effet, s’il lui était arrivé malheur, les conséquences diplomatiques auraient été graves.

Psr François Droüin; version révisée le 7 octobre 2018.

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