1ᴱᴿ mars 1834

Adoption de la pétition en faveur des 92 Résolutions

1ᴱᴿ mars 1834  Adoption de la pétition en faveur des 92 Résolutions



« 92 Résolutions, 15 janvier 1834, p. 16 »

Photo d’une version imprimée en anglais et annotée par Louis-Joseph Papineau : Peter Gagné (2014)

Source : Musée de la civilisation de Québec, collection Séminaire de Québec, fonds Georges-Barthélemi Faribault

     Le 1ᵉʳ mars 1834, les membres de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada vote sur une pétition en soutien au 92 Résolutions. La pétition est adoptée par 56 voix contre 26. Plus de 78 000 noms appuient les 92 Résolutions adoptées par les députés le 21 février précédent. Le document est accompagné d’une Adresse au Roi et de Requêtes à la Chambre des Lords et à la Chambre des Communes composées par Louis-Joseph Papineau, alors orateur de la Chambre. Le gouverneur général de la colonie, le baron Matthew Withworth-Aylmer, choisit de transmettre lui-même l’Adresse au Roi, malgré son opposition à celle-ci. C’est Augustin-Norbert Morin, député de Bellechasse, qui est chargé de transmettre les requêtes, les Résolutions et la pétition aux parlementaires à Londres. Il rejoint là-bas le conseiller législatif Denis-Benjamin Viger, déjà sur place comme agent de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada en Angleterre.

     Dès le mois de mars 1834, le document est débattu dans les assemblées publiques au peu partout dans le Bas-Canada. Il sert de programme électoral aux Parti patriote lors des élections qui se déroulent à l’automne suivant, du 11 octobre au 22 novembre. À l’issue du processus, c’est un véritable raz-de-marée patriote : le parti de Papineau fait élire 78 députés sur une possibilité de 88. Amorcée en mars 1835, la quinzième législature du Parlement du Bas-Canada sera la dernière de son histoire.

     L’analyse du vote en chambre sur les 92 Résolutions révèle que la division linguistique n’est pas absolue. Huit des opposants sont francophones et au moins cinq anglophones sont en faveur des Résolutions. Il faut bien comprendre que malgré leur caractère nationaliste, les 92 Résolutions sont aussi un manifeste démocratique qui dénonce l’abus de pouvoir exercé par le Conseil législatif et le gouverneur du Bas-Canada.

Par François Droüin; version révisée le 1er mars 2019.

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